Christine - Visite du Centre Betania - Novembre 2008

bonjour, je voulais vous faire part de ma récente visite au centre. Je parraine deux garçons depuis plusieurs années Benjamin et Fréderique et c'est la troisième fois que je me rends à Tana. J'ai beaucoup de plaisir à partager la vie du centre pendant quelques jours, cette fois j'ai fait la connaissance de Brigitte la soeur qui a remplacé Thérèse. Elle a un style différent malgache oblige, mais m'a paru très motivée par l'objectif du centre soit l'amélioration des conditions de vie des 500 enfants et de leurs familles.Elle a un contact très chaleureux et comme tout le personnel sait se rendre disponible pour nous accueillir.Vévé le chauffeur de ces dames s'est marié à une charmante Clarisse , tous deux vivent dans le centre et attendent un bébé...Zoéline l'assistante sociale m'a présenté son troisième enfant un garçon!C'est une personne totalement dévouée et super efficace, c'est elle qui sélectionne les enfants à parrainer en fonction de leur situation familiale.J'ai aussi longuement parlé avec l'équipe médicale, ils constatent depuis 5 ans une nette diminution de la mortalité infantile dans le quartier preuve en est que notre goutte d'eau est quand même efficace!Ils suivent plus spécialement 80 bébés dans le cadre d'un projet gouvernemental de lutte contre la malnutrition et assurent le suivi des grossesses de beaucoup de femmes dans le quartier.En effet peu d'hommes fréquentent le dispensaire ce sont essentiellement des femmes et des enfants. N'hésitez pas à déposer vos médicaments avant de rejoindre l'aéroport, Vévé est toujours sur place c'est quelqu'un de confiance qui donnera bien vos paquets au docteur Lala en l'absence du personnel médical.Je profite de mon voyage pour amener des cadeaux des parrains de la région ce qui m'offre l'occasion de visiter des familles, d'entrer dans les "maisons", de rencontrer des gens du bidonville en direct.Il y a une nette différence entre les familles qui disposent d'un revenu même mince et les familles sans salaire. Ces dernières vivent dans 4m2 à même le sol à 4 ou 5 (mère, grand mère et enfants) ils nous invitent toujours à rentrer même si la noirceur du lieu est peu engageante ( j'ai compris la définition du mot masure en visitant ces cases c'est vraiment le moyen âge).
Les plus chanceux disposent d'une baraque en bois avec parfois un étage ou une petite cour .C'est vrai que peu d'enfants réagissent lorsque on leur donne un cadeau mais mettez vous à la place d'un petit de 6 ou 7 ans: il ne nous connait pas et pour lui le mot marraine reste très abstrait. Vivant avec rien ils ne sont pas en attente de quelque chose et je dirais même qu'il faut faire attention de ne pas leur créer des désirs inutiles. La plus belle récompense que nous avons c'est de les voir jouer à l'intérieur du centre à l'abri de l'insalubrité ( beaucoup jouent dans les égouts) de les voir manger à leur faim et de voir leur fierté d'arriver au centre avec leur cartable . Ils laissent à la porte d'autres enfants, parfois leurs frères et soeurs qui les regardent avec envie car eux n'ont pas la chance d'aller à l'école.A bientôt.

Merci pour cet émouvant témoignage Christine.
Je crois qu'on ne se rend pas toujours bien compte de la situation, c'est bon de nous rappeler à la réalité.

merci !

Merci beaucoup christine pour ce récit très émouvant ! je suis allée également au centre au mois de septembre et je ressent également les même sentiments que toi.

Je ne peux que confirmer tes propos lorsque tu dis : "Vivant avec rien, ils ne sont pas en attente de quelque chose et je dirais même qu'il faut faire très attention de ne pas leur créer des désirs inutiles". C'est vrai que nous avons du mal à imaginer cela.... ma visite là-bas restera gravée à jamais dans ma mémoire....

Amicalement.

Cécile

Merci Christine pour ton témoignage, c'est un plaisir de te lire.En quelle classe sont tes filleuls?

merci beaucoup pour ce superbe témoignage!
ça donne envie d'y aller!

Merci de ce témoignage.
Par contre, si je suis d'accord pour ne pas créer de jalousies, il faut aussi que ces enfants prennent conscience peu à peu que l'on peut vivre autrement. En étant éduqué et en ayant un travail plus stable que leurs parents.

Sortir d'un bidonville quand on est arrivé là est la chose la plus difficile à faire. Quand on lit "la cité de la joie", on se rend compte que c'est une ville dans sa ville. Un jour dans ce livre, une famille repart dans son village créant ainsi un évènement incincevable pour beaucoup.

C'est ce que je souhaite à certains de ces enfants.

Amicalement

d'accord avec Gilles V. La plus belle réussite serait de les voir sortir (au moins certains) de ces bidonvilles.
Super le témoignage de Christine. Effectivement, çà donne envie d'y aller. Joyeux Noël à tous et une bonne année 2009 Tsiky

Merci beaucoup pour ton témoignage Christine...